Encre brou de noix (le vrai)

Quand j’ai commencé à regarder précisément la description des encres « brou de noix » pour écriture à la plume, dessin au pinceau et calligraphie, en vente partout, j’ai vu qu’il n’y avait AUCUNE bouteille de préparation liquide avec du brou de noix dedans. Tout est fait à la terre de cassel, qui n’est absolument pas du brou de noix. Je trouve ça honteux, je ne sais pas comment c’est possible de pouvoir vendre ça avec des étiquettes « Brou de Noix » et que le produit n’en contienne pas du tout.

Donc j’ai décidé de fabriquer mon encre moi même, car c’est en fait le fameux brou de noix liquide qu’on utilise pour teindre le bois.

Il n’y a pas plus simple à réaliser : de l’eau + du brou de noix.

 

Pour récolter et faire sécher son brou de noix, je vous avais expliqué sur : cet article comment je faisais.

Il me reste encore de la poudre donc je l’ai utilisé, mais pour fabriquer « de l’encre » ou du brou de noix liquide pour le bois, il n’y a pas du tout besoin de le réduire en poudre, au contraire ça sera plus difficile à filtrer.

Il n’y a même pas besoin de faire sécher le brou de noix si vous décidez de le mettre dans l’eau directement en rentrant de votre récolte. Mais si vous décidez d’attendre ou de faire un stock de brou de noix sec, pour en refaire plus tard, faites le sécher comme il faut pour éviter la moisissure.

Vous pouvez également acheter du brou de noix sec (en poudre ou entier) sur internet.

 

Voici donc comment j’ai réalisé mon « encre » :

Dans une vieille casserole j’ai plongé 45 g de brou de noix (en poudre) dans 250 ml d’eau. J’ai allumé le feu sous la casserole et dès que ça a commencé à bouillir j’ai éteint le feu (c’est très rapide !).

Puis j’ai laissé prendre 24h hors du feu, avant de filtrer le tout avec un vieux drap (si vous faites votre recette avec du brou de noix entier, ça sera plus simple à filtrer).

J’ai versé le liquide filtré dans une mini bouteille de lait en plastique opaque (il parait que c’est mieux pour la conservation), et j’ai versé un peu de cette encre dans un mini pot en verre pour l’utiliser au bureau, à la plume.

 

 

On obtient de l’encre couleur sépia, qui s’accorde superbement avec du papier blanc ou beige.

Elle ne transperce pas le papier et on peut l’utiliser facilement avec les différentes plumes (ce qui n’est pas toujours le cas avec les encres pour écriture ou calligraphie).

 

 

Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas plus simple, et je n’invente rien en reprenant une recette vieille comme le monde. C’est une recette qui peut se faire de plusieurs façons : certains fabriquent ça avec de l’eau de pluie froide et laissent le brou de noix 1 mois dans l’eau, certains mettent plus d’eau pour la cuisson, etc.

 

La qualité des encres faites maison, avec des plantes et de l’eau (sans fixateur/mordant), n’est pas la même avec tous les végétaux. Le brou de noix appliqué sur bois ou papier, tient dans le temps et résiste à la lumière (ce qui est tout de même extraordinaire !), sans rien ajouter dans l’eau. C’est pour ça que cette recette est utilisée depuis toujours pour teindre le bois et c’est aussi pour ça qu’il faut protéger ses mains et ses vêtements lors de la recette, le brou de noix est tenace !

 

Je n’ai rien ajouté dans l’eau, pas de conservateur (car j’ai fait une petite quantité), et pas de gomme.

Pour obtenir une encre plus claire, je n’aurai qu’à ajouter un peu d’eau dans mon petit pot ou sur ma palette de peinture.